mardi 27 juin 2017

Honda - action Cap Nord

Honda a lançé son action marketing Cap Nord

http://www.fr.honda.ch/motorcycles/experience-honda/adventure-roads/start-the-adventure.html


Adventure Roads : 8 jours ; 40 pilotes ; 3 570 km. Direction le cap Nord pour un road trip exceptionnel entre fjords ensoleillés et montages enneigées


Une belle offensive marketing avec des journalistes et des vedettes. Je n'ai pas vu de monsieur tout le monde dans la présentation des pilotes (comment ont-ils été choisis?)

Un compte-rendu de mon voyage tout la haut http://2013nordkapp.blogspot.ch/

Le compte-rendu de Laurent Cochet


OSLO/FOSNAVAG - 550 km


J’avoue, dans le voyage à moto, je suis plutôt du genre loup solitaire avec quelques aptitudes grégaires, au gré des rencontres ! Alors là, tu vois, au milieu de 40 riders rejoignant le Cap Nord en Africa Twin, bah, j’me suis senti un peu perdu, intimidé, dérouté. C’est vrai, partir en groupe à moto, c’est jamais simple. En route, moi, j’ai jamais soif, ni faim. J'ai la vessie en circuit fermé, le cul en béton armé (avec pourtant un sacrum luxé et fracturé), et si le réservoir propose 500 bornes d’autonomie, j’aime bien l’idée de les siphonner en une traite, sans jamais s’arrêter … sauf pour faire des images ! Là, en groupe, y’en aura forcément un qui va avoir envie de fumer une clope, de s’arrêter pour rattacher ses lacets, de mettre sa combi de pluie parce que ça menace. Ha pis, non, il va vouloir l’enlever aussitôt, parce que ça fait transpirer ces machins-là. Puis la remettre parce qu'on ne sait jamais ! Puis ... ok, ok, je crois que tu as compris !Tu vois, pour moi, partir en groupe à moto, c’est un peu comme si tu me proposais de passer trois mois à plusieurs sur un voilier … coincé au beau milieu du pot au noir, lorsqu'il y a pétole. A 40 dessus, en pleine promiscuité, je deviendrais fou. Un coup à détester ton meilleur pote et ça, je préfère m’en préserver.

Alors bon, j’étais un peu dubitatif sur ce voyage à plusieurs en direction du Cap Nord. Mais ça, c’est parce que je suis un peu con. J’avais oublié que j’allais rencontrer. Et rencontrer, c’est toujours bien. Rencontrer la team française de cette aventure. Jean-Paul Naddeo, ex directeur chez Larousse (pas la Formule 1, l’édition !), auteur de plusieurs livres comme la Route 66. Un poil gourmand sur les desserts mais chut, sa femme est nutritionniste et il veut pas que ça se sache… promis, je le dirais à personne sauf sur Facebook ! Y’a aussi Dom, animateur du forum Atoc, les passionnés, les fondus, les férus d’Africa Twin ! Simple, hyper discret, encore tout étonné d’avoir été choisi par Honda pour vivre cette aventure. Le Dom, il vit un rêve de gosse et il a les yeux qui pétillent. Et ça c’est bien !

Et puis, y’a Lydia. Elle, c’est encore pire. Sacrément douée au guidon, que ce soit en tout-terrain ou en vitesse, inscrite sur la prochaine Africa Eco Race (le seul rallye qui arrive à Dakar), fondatrice et animatrice du site Mag Motardes, Lydia s’excuserait presque d’être là. « Moi, je ne suis rien ! » dit-elle. Rien comme ça, c'est déjà beaucoup ! Et tous ont un putain de gros point commun, le sourire, la banane, l’envie de découvrir sans se prendre la tête. Du coup, j’ai changé mon fusil d’épaule. Avec un peu de vent arrière, ça pouvait bien devenir une sacrée belle régate cette histoire. Ça partait super bien et je me voyais bien raconter l’aventure des 4 fantastiques au pays des vikings. Sauf que l’aventure a tourné court !

Un rider un peu trop pressé qui double Lydia, freine un peu fort parce que devant ça freine fort aussi et crac, Lydia s’emplâtre le mec de devant. La douleur est vive, sans doute les côtes cassées. Pas douillette, elle sert les dents, monte dans la caisse du docteur. Avec un peu de bol, la douleur sera peut-être moins vive demain matin. Et avec encore plus de bol, elle pourra même reprendre le guidon ! T’as toujours envie d’y croire dans ces moments-là. Ça serait trop con que ça s’arrête comme ça, dès le premier jour. Sauf qu’au cours de cette étape Oslo/Fosnavag, on franchit un col bien en altitude… et Lydia tourne de l’œil ! Décollement de la plèvre suspecté. On ne rigole pas avec ça. 

L’hélico se pose à au pied du ferry de Geiranger et emporte Lydia en radada à travers les fjords (pour éviter l’altitude) vers Alesund. Bilan confirmé : trois côtes cassées et un pneumothorax ! Et merde, l’aventure commençait bien et nous voilà déjà orphelins. C’est trop con, je l’aimais bien cet équipage de voilier ! On aurait fait une chouette photo arrivés au Cap Nord. Ça sera entre barbus. On se sent cons Lydia sans toi !







Trondheim/Bronnoysund


« It’s just a piece of cake for you » me disent les autres participants à l’Adventure Roads en faisant référence au fait que le Cap Nord, je l’ai déjà fait voilà deux ans, mais en plein hiver, sur des routes congelées par moins 20 degrés. En clair, ils me disent que c’est du gâteau pour moi cette remontrée vers le Cap Nord en Africa Twin. Bah tu vois, à moto, rien n’est jamais gagné d’avance. Car si tu penses comme ça, autant arrêter la moto tout de suite (c’est que tu es blasé) ou prendre ton ticket pour le cimetière. D’abord, le fait qu’il y ait moins de neige pour relier à nouveau Oslo au Cap Nord, ça me permet de découvrir plein de petites routes où je ne serais jamais allé foutre mes pneus cloutés en plein hiver. Car même la E6, une sorte de large nationale qui relie le sud au nord du pays, m’était apparue comme un défi à cette époque.
Alors s’aventurer sur les vicinales, même pas en rêve. D’autant que les bords de mer sont compliqués à suivre ici l’hiver. « Lorsqu’il fait moins 40 en bord de mer, tout est paralysé, verglacé, les ferries sont bloqués » me confiait un norvégien. Alors qu’au centre du pays, tu peux encore te déplacer. » ça tombe bien, c’est ce que j’avais fait ! Mais là non. Le tracé de l’adventure Roads épouse au plus près la cote et ses fjords. Hier, on s’est fait l’hallucinante « Atlantic Road » et son incroyable pont qui enjambe la mer. Vu sous un certain angle, ce pont donne l’impression de s’interrompre pile en son milieu et de précipiter dans le vide chaque véhicule qui l’emprunte. A ses pieds, un gigantesque maelstrom ! J’ai pris le pont plusieurs fois dans les deux sens, histoire de me remplir de sensations et être sûr que je ne rêvais pas. Une mouette m’a même accompagné au moment où j’étais censé tomber dans le vide … magique !

Ce que je n’avais pas pu voir l’hiver, c’est également à quel point les routes secondaires sont belles et idéalement revêtues. Ça donne envie de tartiner, d’avoiner, d’avionner avec l’Africa Twin. Alors le longs des fjords aux eaux turquoises, on se laisse parfois un peu aller … voire même beaucoup au-delà des 80 ou 60 km/h souvent imposés. Gaffe, en cette saison touristique, les condés veillent. Le tarif est de 500 euros pour les premiers 10 kilomètres heure d’excès. Au-delà, je ne sais pas. « J’ai pas les moyens de me payer ça » m’avoue Dom qui roule raisonnablement. « Et puis, ça permet de mieux admirer les paysages. »

Putain, mais tu sais qu'il a raison le Dom. Et même sacrément raison. C’est d’une évidence biblique, d’un bon sens paysan ce qu’il dit. Rouler moins vite pour regarder, observer, admirer, je suis tellement con que je n’y avais pas pensé. Et c’est vrai que c’est sublime. D’ailleurs, je n’ai jamais su ni compris, pourquoi ni comment, quatre virages consécutifs pouvaient créer un tel état d’excitation chez le motard ! Le besoin de sentir la mise sur l’angle, avec l’avant qui se cale puis l’arrière. Là, le long des pâquerettes, un léger point de corde et zac, en sortie, tu soudes la poignée pour te sentir catapulté. Rien que d’en parler, ça me fout des frissons. Mais non, finalement, en ce jour de répit de pluie, j’essaie de me montrer contemplatif, bucolique.

Au fait ! Si je ne t’ai pas écrit hier pour te parler du jour 2 de ce trip, c’est tout simplement parce qu’ici, hier c’est aujourd’hui et demain en même temps … vu qu’il ne fait jamais nuit en cette saison. Du coup, avec nos 500 bornes à faire par jour, t’as toujours l’impression d’arriver de bonne heure même s’il est 22 heures comme hier. Et de te lever tard le lendemain, même s’il est 5h00, comme ce matin. D'un autre côté, quand tu te couches, t'as l'impression d'être à la maternelle et qu'on t'oblige à faire une sieste. Et moi, je détestais ça !

Tiens, y’a autre chose qui me flashe dans ce pays: les ferries et les tunnels. Les cotes sont tellement découpées que pour aller au taf le matin, bah tu peux prendre un ou deux ferries, comme d'autres prennent le bus. Dans le ferry, les Norvégiens donnent un ticket au receveur. Toi, tu donnes 10 euros pour seulement 4 miles nautiques. Ouais tout est cher ici.

Sinon, il y a les tunnels. Ça sert aussi à franchir les fjords mais c’est sous la terre que ça se passe et c’est gratuit. Les tunnels plongent littéralement à pic dans une pente vertigineuse à te boucher les tympans. Un trait bleu tracé avec des néons t’indique le moment où tu descends sous le niveau de l’eau. Quand t’es tout au fond, un autre trait bleu t’indique que tu peux donner une bonne poussée des pieds pour remonter. Et tu sais quoi, je suis super jaloux. Y’a un Gliche dans le groupe qui a eu une putain d’idée. Il a failli se faire écraser par un 38 tonnes mais c'est pas grave, je suis quand même jaloux de sa putain d’idée. Il s’est arrêté au cœur du tunnel, bien au fond, il a coupé son moteur et il a attendu de ressentir le silence mais aussi la chaleur de la terre. Là, tout seul, dans le noir et le néant, au coeur de notre bonne vieille planète. Je vais tenter ça demain, je suis trop jaloux.!

#adventureroads 2017
#africatwin
#roulemoinsviteetlèvelesyeux
#onroulepourtoiLydia
@atoc-moto.com






Étape Kilvic / Lofotten


Marrant comme certaines destinations sont ancrées dans le fantasme motard ! Et le Cap Nord , que nous rejoignons en ce moment en Honda Africa Twin depuis Oslo, en fait réellement partie. Une destination magique ! T'imagines toi : 71° 10′ de latitude nord. Rien qu'en le disant tu t'attends à croiser des ours polaires, à braver d'incroyables tempêtes, à rouler avec 30 degrés de gîte pour lutter contre le vent. Tout ça pour atteindre ces fichus 71° 10′ de latitude Nord !

C'est vrai que dit comme ça, c'est onirique. Mais je vais te décevoir sur un petit point de détail ! Car, ce que tout le monde considère comme le point le plus septentrional (au Nord) de l'Europe, ne l'est pas. En réalité ce point se situe à Knivskjellodden (avec un nom comme ça, c'était tout de suite plus compliqué) un cap situé plus à l'ouest et 1 457 mètres plus au nord que le Cap Nord. Mais finalement, c'est le "faux" Cap Nord qui a été choisi pour tenir le rôle principal, en raison de ses majestueuses falaises. Et c'est mieux comme ça. C'est toujours mieux qu'un bête rond-point où il n'y aurait rien d'autre à faire, ni à voir, que de faire demi-tour. T'imagines la déception après tant de projections fantasmagoriques !

Bref, le Cap Nord, c'est un des "must do" ou "must ride" si tu préfères, dans la vie d'un motard. Lors d'un dîner un peu coinços, tu lances "moi, j'ai fait le Cap Nord à moto". Ça claque, ça pose, ça transporte, ça anime le convive ! Et tu as bien raison. Car la Norvège est juste majestueuse. Des montagnes splendides, des pics abruptes se jetant dans les fjords aux eaux bleues turquoises, aux profondeurs insondables. Et entre tout ça, il a forcément fallu tracer des routes que tu devines viroleuses à l'infini.

Hier, c'était "ferry day" lors de notre trip Adventure Roads. À savoir qu'on s'est enquillé 5 ferries d'affilée, dans la même journée. Tu vas me dire, c'est plus un road trip que vous faites, c'est une régate. Ouais, sauf que ces ferries te donnent accès aux endroits les plus sauvages et inaccessibles, autrement qu'en ferry. Une nature réellement préservée, sans compromis, ni attraction pour les touristes. Tu veux pêcher, tu viens avec ta canne à pêche. Tu veux aller sur l'eau, tu gonfles ton canoë que tu as apporté et tu te démerdes. Tu veux faire de l'accrobranches, bah t'as qu'à grimper aux arbres, à mains nues. Tu veux faire de la moto, pareil.

Une nature sauvage qui nous a amenés hier, jusqu'au fier glacier de Kilvic. Pas un pèlerin. Tu te poses et t'attends que la beauté du lieu te décroches un bon uppercut dans ta face à toi. Quand c'est fait, que tu as la bouche grande ouverte, bah, tu restes comme ça pendant des minutes. Voire des heures si t'es sensible à ce genre de choses. Tu attends que ta mâchoire revienne en position initiale.
Seul petit regret (et là je vais pas me faire que des potes) cette beauté a un prix dans ce pays. Ou plutôt, elle se veut sans concession. Le tout-terrain y est littéralement prohibé. Dommage, on aurait pu tester les aptitudes off road de l'Africa! Mais peut-être que c'est aussi bien comme ça. J'aurais pas aimé qu'un mec en meule vienne me perturber pendant que j'étais bouche bée, face au glacier de Kilvic!

Pour le reste, l'Africa fait sacrément le business ! Je sais que certains crieront au sacrilège mais je kiffe la boite Dct, la transmission à double embrayage! Pars pas en croisade, vieux, le Dct, c'est pas une obligation, c'est juste un choix qu'on te propose. Tu veux, tu prends. Tu veux pas, tu laisses. Moi je prends.

Imagines que pour faire des images, je passes la moitié de la journée avec une caméra dans la main. En l'occurrence dans la main gauche, sinon en lâchant les gaz, c'est dur d'avancer. Mais là, tu vois, je peux faire mon taf sans m'occuper de la boite ! L'autre jour, on descendait d'un col où il neigeait et où la route glissoullait pas mal. Au lieu de freiner à chaque virage, je me suis amusé à me ralentir sur le frein moteur, en rentrant les rapports au pouce gauche. Magique de douceur, et d'efficacité. Mieux le fait de ne pas toucher au frein avant évite le transfert de masses et de joue au cheval à bascule !
Faut que je te laisse, le ferry arrive sur les îles Loffoten, un autre endroit sans équivalent au Monde ! Ce soir, rendez-vous pour un petit live (j'espère que ça va marcher ;-)



LOFOTTEN/SKITVIK - 450 km


Je le savais et le docteur l'a confirmé: j'ai les deux pupilles rayées, une double fracture ouverte de la rétine avec déplacement de l'iris, et une luxation du nerf optique. Ça s'est passé hier, sans signe avant coureur aucun, sur les Îles Lofotten. L'un des plus beaux endroits au Monde. Avec 20 degrés, c'était certes pas les Bahamas mais côté clarté de l'eau, ça valait sans conteste une image de cul de bus pour te rappeler chaque matin, que tu vas au boulot et qu'il serait temps que les vacances arrivent!
Ajoutes-y de minuscules petites cabanes de pêcheurs au rouge soutenu, des toits parfois recouverts d'une prairie savamment organisée, d'immenses séchoirs à poisson, des montagnes fièrement dressées et tu demandes la nationalité norvégienne direct !

Malgré ma nouvelle cessité, j'ai enfin eu le temps de me poser pour te faire de sublimes images vidéo sans avoir 500 bornes à faire en même temps, dans la journée. Et j'ai kiffé. J'ai sorti le drone, la caméra et même l'Osmo pour te faire de belles images embarquées. Mes deux compagnons d'infortune, Dom et Jean-Paul, se sont fendus d'allers et retours pour m'aider à caler les plans et me servir de modèle ! T'imagines même pas le luxe pour moi !

En début de soirée, la troupe des 40 riders de l'Adventure Roads a atterri dans un camping en bord de mer. Au programme, douche extérieure avec vue sur la plage, barbecue, feu de joie, déconade et dodo dans d'immenses tepees ! Et tu sais quoi ? Dans cette simplicité absolue, bah, on a vécu un de nos plus belles soirées. On s'est rapprochés, on a échangé et on a enfin appris à mieux se connaître. L'ami, je te le dis, dans le voyage, fuis les hôtels, le luxe et tu seras incroyablement riche d'échanges et de rencontres.

Deux norvégiennes (dont l'une ressemblait furieusement à Björk) nous ont également donné un concert sur la plage. Et tu sais quoi ? dans un voyage, il existe souvent une "image témoin". Un symbole, un détail, un moment fugace (souvent anodin) qui va pourtant te marquer au fer rouge. Ce moment fait partie du disque dur de ton cerveau. Il te suffit d'ouvrir la bonne case, de le ressortir et là, la mémoire tampon se libère pour que le film entier de ces 8 jours se déroule à nouveau, en tâche de fond. Pour moi, cette image, ce sera ces deux norvégiennes (non je ne suis pas tombé amoureux !) jouant du violon et chantant sur fond de coucher de soleil impossible à cette époque de l'année.
J'ai profité de cet instant authentique où chacun avait baissé sa garde, pour me livrer à un petit sondage. Dis c'est quoi l'aventure pour toi ? Pour l'Allemand, c'était quelques tours sur le mythique circuit du Mugello. Le suédois m'a lui raconté cette fois où il était resté en panne de motoneige 24 heures durant en pleine tempête. Le Japonais m'a touché avec une réponse emprunte d'une philosophie sans commune mesure.

"Pour moi, l'aventure, c'est de me faire de nouveaux amis ! Tu sais, pour un japonais, c'est très difficile de parler une autre langue. Alors, échanger, raconter, se faire comprendre, comprendre les autres et faire naître une amitié, c'est toujours une vraie aventure !"

Moi qui suis féru d'aventure que je mesure à la difficulté du challenge que je me suis fixé, je venais de comprendre une chose : la définition du mot "aventure" est impossible, et ce même à moto. Car l'aventure n'est qu'un curseur dont tu es le seul opérateur, le seul maître. Tu le pousses exactement à l'endroit où tu veux pour dépasser tes propres limites, tes peurs ou réaliser tes envies !
Demain, en route pour Alta, puis lundi le Cap Nord où je crois savoir qu'une petite surprise m'attend.









ALTA/CAP NORD/ALTA 480 km


Nordkapp, c'est fait ... pour la deuxième fois en deux ans avec pourtant la sensation d'avoir découvert lors de ce second trip une Norvège radicalement différente! En plein hiver, j'avais franchement peiné à distinguer de jolis points de vue pour réaliser des plans caméras. Si la neige et les congères offraient un paysage immaculé et lunaire, elle écrasait aussi toutes les perspectives. Là, tout semble ressortir: les couleurs, le relief, les détails, l'impression d'avoir basculé en mode réalité augmentée !

Marrant comme la découverte du Cap Nord semble vouloir se préciser à partir d'Alta. Les 240 kilomètres restants te racontent une histoire, montent une intrigue pour te tenir en haleine! Te jouant une chevauchée fantastique ou une valkyrie si tu préfères !

En sortant d'Alta. La route se fait tortueuse pour monter sur des hauts plateaux où se déroulent à l'infini d'immenses lignes droites façon Farewest! Seuls témoins de la présence humaine, de toutes petites cabanes en bois. Comment peut-on vivre ici l'hiver ? On quitte momentanément les fjords pour plonger dans une nature hyper sauvage. Je n'ai jamais visité l'Alaska mais si tu me demandais à quoi ça ressemble, je te dirais à ça. De puissants torrents et des rivières alimentés par une brutale fonte des neiges.

Des troupeaux de rennes en liberté paissent un peu partout . Ils offrent un curieux regard du fait de leur étrange apparence albinos. Le vent de travers tente de te jeter à plusieurs reprises dans le bas côté, il faut faire attention à ne pas se faire déventer au passage d'autres véhicules en sens inverse. On passe un ultime col et on plonge vers le tout dernier fjord composé de baies dont l'arc de cercle est d'une harmonie sans égal ! Trois longs et profonds tunnels, aux lourdes portes, témoignent enfin de la pugnacité de l'homme pour tenter de rejoindre la plus haute latitude du continent européen !

Une dernière bifurcation à gauche 30 kilomètres avant Le Cap Nord et la symphonie se fait encore plus puissante et majestueuse. Quelques lacets, une pente très prononcée et la végétation disparaît pour laisser place à des langues de neige et à quelques lacs d'altitude encore gelés. Au loin, on devine le bout du bout, le "Top End" comme ils pourraient l'appeler en Australie. D'immenses falaises déchirées, et puis plus rien, le vide, l'abîme, l'océan Arctique !

Il était temps, depuis deux ou trois jours les troupes de l'Adventure Roads sont à genoux ! 500 bornes par jour, lever tôt, arrivés vers 19h00. Certains riders n'avaient jamais vécu un tel traitement et ces 3.500 km avalés en 8 jours relèvent de la prouesse ! Les arrêts impromptus pour pouvoir se reposer ne serait-ce que cinq minutes, ne sont pas rares.

Je réalise combien l'Afrjca Twin fut d'une aide précieuse pour beaucoup. Simple, facile, évidente, toujours présente et vaillante. J'adore sa position de conduite, son large guidon et sa finesse de réservoir. Dresse toi sur ses repose-pied et le film du Dakar se met en route! Le moteur est toujours présent, les suspensions efficaces sur les bosses et le système de transmission à double embrayage (DCT) devient une évidence. Honnêtement, je me demande ce qui va pouvoir s'opposer à ce qu'un jour tous les motards passent leurs vitesses à l'aide petits boutons au guidon. Tout le monde trouve ça fun dans le milieu de la voiture, ça le sera prochainement à moto. J'aime bien regarder devant moi !
Allez, pour cette longue traversée, il ne m'aura manqué qu'une chose, un Cruise Control juste pour être sur de rester aux bonnes limitations de vitesse ... lorsque tu en as décidé.

Arrivé au Cap, pour beaucoup l'émotion était palpable. T'imagines le blast absolu pour les indonésiens venus participer à l'aventure. Les types n'avaient même jamais vu la neige, ils se sont roulés dedans et m'ont fait une confidence. "Le plus étrange, c'est pas d'avoir froid aux mains quand tu les mets dans la neige mais c'est plutôt que ça brûle lorsque tu remets tes gants et que tu te réchauffes." Le Grec venait lui aussi de vivre l'aventure de sa vie !

De mon côté, j'avoue que pour cette seconde escapade au Cap Nord, j'ai été moins touché. C'est pas une question d'être blasé, juste de franchise envers toi. Je vais pas te mentir. Et puis l'émotion, je venais de la vivre 10 petits kilomètres avant le Cap. Car au cours de ce road trip, j'ai reçu pas mal d'invitations de la part de Français vivant en Norvège ou actuellement en voyage, me proposant de les rencontrer. Invitations que je n'ai pas pu honorer, je m'en excuse sincèrement.

Mais là 10 petits kilomètres avant le Cap Nord m'attendaient sagement garés auprès d'un des plus beaux fjords, Dorian et sa femme, un drapeau Français fièrement brandi. Deux jours qu'ils étaient là rien que pour moi, à 3.500 bornes de la France. On a échangé et j'ai ressenti leur bonheur d'avoir "croisé Lolo". Non, non, je ne me prends par Alain Delon, je ne parle pas encore de moi à la troisième personne. C'est juste que j'ai parfois "du mal à comprendre et à digérer" vos témoignages de sympathie et d'admiration. C'est parfois disproportionné pour le motard, comme vous tous, que je suis. Oui j'ai une chance folle de faire tout ça, et sachez juste que le moins que je puisse faire, c'est de le retranscrire au mieux à travers des textes et des vidéos. J'espère avoir été à la hauteur lors de ce fabuleux road trip !




mercredi 14 juin 2017

Accessoire - porte-bagage ATO

Je m'étais inscrit pour la construction d'un porte-bagage en métal ayant un design plus simple et des poignées moins proéminentes

Reçu aujourd'hui et monté. Pas trop compliqué.

Les plus:
- aucun soucis de montage
- look
- intégration des poignées

Les moins
- traitement fait pour le rendre noir de mauvaise qualité

l'original


enlevé


comparaison


installé


modification après avoir pris la photo: les 2 bandes flexibles viennent après le plastique latéral en sécurité


sur la moto





dimanche 11 juin 2017

Essai KTM 1290 SA S

En essayant mon Africa sans les chambres à air, je suis passé par KTM pour voir si je pouvais essayer la nouvelle 1290.

A peine arrivé que je peux l'essayer. Elle revenait justement d'un essai.

Couleur orange et blanche. Sympa à l'oeil. Le phare ne choque déjà plus.

Explication par le chef mécano des nouvelles commandes par rapport à la 1190.

Je pose la question: est-ce qu'elle chauffe? Moins que mon ancienne 1190? Réponse embarrassée, moins mais elle chauffe encore.

Contact, le tableau de bord est superbe. Les menus sont faciles à accéder. Mise en route, le moteur fait un bruit mécanique un peu "casserole". Le pot ne produit pas de mélodie sympathique.



Sur le 1190, il avait fallu changer d'embout pour avoir un son plus beau.

Premiers tours de roue, facile à manier. Position un peu trop en avant à mon goût. Plus sport que trail.

Et ... accélération. Le moteur est encore plus fou que la 1190. Un couple d'enfer dès les plus bas régimes. Très sympa. Presque la même sensation que l'Africa mais à un régime plus haut pour la japonaise (trop haut). Le châssis est au top. Les suspensions sont bonnes avec un réglage au bouton.
Je ne les ai toutefois pas trouvées mieux que mon Africa revue et corrigée. Comme quoi, l'électronique n'est pas toujours la réponse à tout.

Passage en mode sport. Ça envoie encore plus. Pour celui qui veut perdre son permis, c'est l'arme parfaite. On se prend au jeu et on accélère encore et encore. On prend vite plus de risques (montée sur Charmey en mode déhanché).

Je redoutais le confort de la selle mais pour de petits trajets ça passe. Ce n'est pas le confort de ma selle Touratech sur l'Africa. Le réservoir est plus gros entre les jambes, moins bonne sensation de tenue de la moto. La bulle ne provoque pas de remous sur le casque, un bon point. Par contre au niveau latéral elle ne protège pas énormément

La roue avant ne se ressent pas elle as moins d'inertie que la 21" de l'Africa.

Et la chaleur? Au début tout va bien. En roulant plus calmement, je sens très bien des remontés à gauche surtout mais aussi à droite. Après 10-20 minutes, c'est désagréable. Je ne supporte pas la chaleur (on est comme on est) venant sur les cuisses. L'Africa et la GS sont au top pour ce point.
Les caches en carbones sur les côtés peuvent peut-être améliorer la chose.

En résumé:

Au top:
- moteur
- châssis
- suspensions
- tableau de bord
- éclairage
- look

A changer:
- position trop penchée
- selle, manque de mousse à l'arrière
- chaleur toujours et encore mais moins que la 1190
- bruit moteur et échappement indigne d'une telle moto




mercredi 7 juin 2017

Comparatif - trails 1000



Africa Twin
+ concept global extra
+ facile, efficace et homogène
+ aptitudes routières et off-road

- bulle non réglable
- moteur manquant de folie

Suzuki
+ efficacité générale
+ modernisation bien vue
+ v-twin toujours là et bien là

- image sans doute pas à la hauteur de ses aptitudes

KTM
+ potentiel sportif
+ mécanique vivante

- freinage manquant de mordant
- confort limite
- vibration moteur dans les tours

Ducati
+ confort royal
+ niveau d'équipement élevé
+ extension de la gamme Multistrada

- encombrante eu égard à sa cylindrée
- manque de rigidité/précision
- bruit d'admission fatigant en conduite dynamique



lundi 5 juin 2017

Accessoire - Outex installation

Quelques jours de pluie. Rien de tel pour démonter quelques trucs sur l'Africa.

Sabot, crash bars haut, protèges-mains, rehausse, pignon, ... pas mal de choses ont été démontées ou montées, changées.

J'en ai aussi profité pour démonter les roues et les pneus. L'avant, relativement facilement, l'arrière, pas évident. Mise en place de l'isolation Outex. Le résultat me semble suffisant mais pas au niveau des photos de publicité ;-) Je n'ai pas voulu limer les têtes des rayons.

Plus qu'à attendre l'arrivée des pneus.




samedi 3 juin 2017

AT 2.0 - changement d'orientation

Après un ultime chant des sirènes du marketing, j'ai modifié l'Africa pour une utilisation off-road.
Le week-end intense dans l'Hérault me fait réaliser que même avec une bonne suspension, de bons pneus, l'AT n'est pas à l'aise. Je vais donc consacrer la DRZ au terrain - Vercingétorix en juin et Cathare en septembre.

L'Africa sera consacrée au ballades routières longues distances. J'ai commencé ce soir à enlever quelques accessoires inutile pour cette utilisation: crash bars hauts, sabot, quelques protections, retour aux rehausses plus confortables.

Une dernière opération: le passage en tubeless afin de gagner du poids et éviter la lourdeur en virage. Plus sûrs aussi en cas de crevaison. J'ai choisi le kit de Outex. Utilisé par de nombreux propriétaires d'Africa.



Les Metzeler Tourance Next sont commandés et vont remplacer les TKC qui arrivent au bout.



J'ai pu essayer cette après-midi quelques BMW. Organisé à Cossoney par BMW Suisse.

J'ai pu commencer par la NineT Scrambler. L'Urban GS n'étant pas encore disponible en essai. Position des jambes trop repliées. Corps trop en avant pour ce type de machine. Moteur sympa même en Euro4. Les suspensions sont trop basiques elles ne permettent pas une tenue de route idéale. Bref, pas top comparé à ma Bonneville - position, moteur en retrait, amortissement à revoir.



Suite avec la RT LC pour me refaire le coup de la madeleine de Proust. Une motomobile. Très bonne protection. Moteur plus vivant que la NineT bien que j'ai retrouvé au bout d'un moment les sensations de ... il en faut plus. Suspensions un peu trop souple à mon goût même en sport. Bref, un peu d'ennui au guidon.



Je voulais essayer la GS mais elle était prise d'assaut. J'ai fait un dernier essai avec la 800 GS Adventure. Moteur 2 cylindre mou du genou. Pas grand chose en bas et pas grand chose en haut. Une moto idéale pour faire un tour du monde tranquille. Un vrai trail toutefois. J'ai eu plus de plaisir sur la GSA que sur la NineT ou la RT. Protection pas trop mal mais la bulle est trop basse. Suspension arrière  juste bonnes même si elle est pilotée avec l'ESA. L'avant plonge trop.



Je reste donc avec mon Africa qui est maintenant bien modifiée pour ce que j'aime: jambes pas repliées, selle plate et confortable, corps droit.
Le moteur est pas si mal après avoir essayé quelques exemples de BMW. Bon couple en bas et turbo en haut. Manque jute un peu de caractère au milieu.
Tenue de route idéale avec les suspensions revues. Reste à diminuer l'effet gyroscopique avec moins de poids au niveau de la roue avant surtout - pneu route, pas de chambre à air.